Il y a quelque jours, un membre de ma famille m’a dit : “mon anglais est rouillé de chez rouillé !”, et il m’a demandé de l’aider à améliorer son anglais. Alors que je réfléchissais à quelques bons conseils à lui donner, je me suis dit qu’il serait intéressant d’écrire un article à ce sujet et de partager mon expérience avec le plus grand nombre.
Il y a 8 ans, je suis partis vivre un an au Canada. Je suis parti avec mon anglais scolaire, et en quelques mois, j’ai appris à parler couramment. Vous penserez peut-être qu'en étant en immersion totale dans le pays, il est normal d'avoir appris à parler couramment l'anglais, et vous-même n'aurez peut-être pas la possibilité de partir améliorer votre anglais à l'étranger. J'en suis conscient, et c'est précisément en prenant du recul par rapport à une expérience réussie qu'il est possible de comprendre pourquoi c’était un succès et comment reproduire ce succès, que l’on soit en immersion dans le pays ou non. Grâce à cette méthode, j’ai également appris le chinois mandarin par moi-même en France et je pouvais déjà tenir une conversion simple avant d’arriver à Taïwan.
En tant que francophones, nous avons tous appris l’anglais à l’école pendant des années. Nous avons donc, pour la plupart, quelques bases plus ou moins solides en ce qui concerne le vocabulaire et la grammaire. Mais maintenant, il s’agit de comprendre les anglophones et de parler anglais, couramment.
Améliorer son écoute et sa prononciation
Afin de bien parler anglais, il est très important d’assimiler que si vous ne comprenez pas les mots que vous avez pourtant appris quand vous les entendez prononcés par un anglophone, c’est que vous avez tout simplement une perception erronée de la manière dont les sons sont formés et prononcés. De la même manière, si quand vous ouvrez la bouche pour prononcer un mot ou une phrase que vous avez appris, cela sonne différent de la prononciation originale ou si vous constatez que les anglophones vous comprennent difficilement, c’est peut-être parce que vous n'avez pas une idée claire de la façon dont les sons sont produits dans la bouche.
Pour vous donner un exemple, pendant très longtemps j’ai prononcé le mot how (« comment ») un peu à ma façon. Je voyais le « o » dans how, alors je le prononçais comme le « o » dans : « corps ». En réalité, le o de how se prononce à la manière un long « a » en français. Ce qui donne quelque chose comme : « haaw ».
C'est ce qui arrive souvent avec des langues comme l'anglais ou le français qui n'ont pas revu leur système d'écriture depuis des siècles. Aujourd’hui, nous écrivons le français à la manière dont il était prononcé il y a un peu moins de 1000 ans, alors que la prononciation a bien évoluée depuis. C’est un peu la même chose pour l’anglais qui n’a pas tellement changé son système d’écriture depuis le 15e siècle… En anglais, il est donc difficile, voir impossible dans certains cas de deviner la prononciation d’un mot écrit si vous ne le maîtrisez déjà pas à l’oral et si on ne vous a pas appris à le lire. Pour illustrer ce que je veux dire, prenons l’exemple du mot : « eau » en français. Il se prononce : « o », mais s'écrit en trois lettres. C’est parce qu’en ancien français, toutes les lettres se prononçaient. Imaginez que vous êtes australien, par exemple, et que vous voulez apprendre à lire ce mot en français. Il faudra au préalable que l'on vous en indique la prononciation, ou que vous le connaissiez déjà oralement et qu'ensuite on vous dise comment il s'écrit en français.
Pour remédier à ce problème, vous devez vous focaliser sur la manière dont on prononce les mots à l’orale, et surtout ne pas essayer de deviner ou de baser votre prononciation sur les mots écrits. Pour travailler votre prononciation en profondeur, il y a deux manières de faire :
- Documents audio ou vidéo : Vous vous procurez une grande variété de contenu audio ou vidéo, sur un sujet qui vous intéresse (séries, films, chansons, podcasts etc.), et vous écoutez attentivement les sons que vous entendez. Vous commencez à imiter ces sons (vous n’êtes pas obligé de tout répété, parce que ce serait épuisant et inutile, mais répétez les mots et phrases qui vous intéressent et vous intriguent le plus). Lorsque vous imitez un son, vous devez faire en sorte que votre imitation soit la plus exacte possible. L’intonation compte aussi ! L’intonation de l’anglais est différente de celle du français, et beaucoup de personnes font souvent l’erreur de ne pas prêter attention à l’intonation lorsqu’elles apprennent l’anglais.
- Alphabet phonétique international : Vous apprenez l’alphabet phonétique (API) de l’anglais ET du français. Cette étape n’est pas nécessaire pour un apprentissage totalement naturelle, elle peut d’ailleurs sembler un peu artificielle et scientifique, mais c'est un excellent moyen de prendre conscience des sons de l’anglais et de les comparer à ceux du français. C'est un raccourci. Cela peut s'avérer très efficace pour se corriger quand on ne sait pas pourquoi on a du mal à prononcer un mot, et ce n'est pas compliqué ! Une fois que vous avez appris l'alphabet phonétique, continuez en revenant à l'étape 1.
Cela fait 8 ans que j’ai appris à parler l'anglais couramment, et même si je n’ai absolument aucune difficulté à le comprendre et à le parler, je n’ai jamais considéré ma prononciation comme totalement acquise, surtout pour certains mots difficiles à prononcer. Pour moi, c’est amusant, de revenir sur certains mots que je pensais savoir bien prononcer alors qu’en réalité je les prononce toujours avec un accent. Je connais bien l'alphabet phonétique international, ce qui me permet de corriger et d'affiner régulièrement ma prononciation de ces mots.
Améliorer son vocabulaire et sa grammaire
Une fois que vous avez acquis une bonne base dans la maîtrise de la prononciation, il est temps de commencer à apprendre des phrases que vous désirez utiliser dans la vie de tous les jours. Chez les enfants, le vocabulaire et la grammaire s’acquièrent naturellement, petit à petit, par l'exposition à des situations concrètes. Un adulte peut employer des méthodes similaires.
Je ne vais pas rentrer dans le débat des méthodes d’apprentissage du vocabulaire, puisque tout le monde à une méthode différente et personne n’a tort ou raison. Vous pouvez utiliser des applications, des listes, des manuels, des dictionnaires, tout ce que vous voulez. Ce qui compte, c'est ce que vous faites des mots que vous avez appris. La clé pour assimiler le vocabulaire et ne jamais l'oublier, c'est d'en faire usage. Vous devez absolument mettre les mots que vous avez appris en pratique dans une situation réelle. Si vous mettez rapidement en pratique ce que vous apprenez, vous oublierez beaucoup moins et vos progrès seront décuplés. Le cerveau se débarrasse de tout ce que nous n'utilisons pas régulièrement dans la vie de tous les jours. Vous pouvez apprendre une liste de 10 ou 20 mots par cœur, la connaître sur le bout des doigts, Si vous ne mettez pas ces mots en pratique rapidement, vous en oublierez la plupart et tous vos efforts seront perdus.
Pour la grammaire, il est acceptable d’utiliser des manuels et d’essayer de comprendre les règles. Mais encore une fois, chacun fait ce qu’il veut. Il est très amusant pour certaines personnes d'étudier la grammaire, mais pour d'autres, c'est très ennuyant. Dans tous les cas, comme pour le vocabulaire, si vous ne mettez pas en pratique ce que vous avez appris, vous risquez de l'oublier.
Pour passer à la pratique, il y a deux méthodes :
- Partenaire de conversation : Vous trouvez un ou plusieurs locuteurs natifs de l’anglais et pratiquer la conversation avec eux (un locuteur non natif qui maîtrise très bien l’anglais peut aussi fonctionner, mais une personne qui parle anglais de naissance s’exprimera toujours en utilisant des expressions plus naturelles et avec un accent parfait).
- Se parler à soi-même : Vous vous parler à vous même, en faisant des phrases entières, en imaginant que vous parlez à quelqu’un. Parlez, faites vivre la langue que vous apprenez. Le missionnaire canadien George Leslie Mackay a utilisé cette méthode en combinaison avec la première pour apprendre le taïwanais en 1872 ! J’ai moi-même utilisé ces deux méthodes lorsque j'apprenais l’anglais, le coréen et le chinois mandarin.
Que ce soit avec un locuteur natif de l’anglais, tout seul chez vous ou à l’extérieur, entraînez-vous à parler, faites vivre l’anglais.
Améliorer son niveau de conversation
Afin d’améliorer son niveau de conversation, il n’y a pas d’autre moyen que de… Converser. Pas de secret de ce côté là. On apprend en faisant. La théorie est un petit bonus, un petit accélérateur, mais à un certain moment, il faut plonger dans la pratique sans trop réfléchir. Aujourd’hui, il existe tout un tas de sites, d’applications et de réseaux sociaux pour trouver des correspondants des quatre coins du monde. Plus d’excuses, c’est trop facile maintenant. Je comprendrais cependant que ce n’est peut-être pas naturel pour vous d’avoir toujours les yeux fixés sur un écran pour communiquer avec d’autre êtres humains. Je ne suis pas fan de cette méthode non plus. C’est pour cela lorsque j’apprends une langue étrangère, je me débrouille toujours pour me faire des amis qui parlent cette langue et qui vivent pas trop loin de chez moi. Ou, si ma situation le permet, je pars directement l’apprendre à l’étranger. C’est peut-être plus difficile si vous habitez à la campagne, loin des grandes villes, mais si vous nourrissez vraiment le désire sincère d’améliorer votre anglais, vous saurez vous adapter à une de ces solutions.
Lorsque vous avez trouvez votre partenaire de conversation, abandonnez-vous totalement, capitulez. Ne le prenez pas de travers, ce que je veux dire c’est que vous devez abandonner toute peur de ne pas prononcer ou parler correctement. Mais vous devez être absolument focalisé sur la façon dont votre interlocuteur s’exprime. Imaginez que votre partenaire de conversation est votre mère, ou votre père, (ou qu’il vous a adopté…) et que vous êtes un petit enfant qui souhaite avidement communiquer avec le monde, et que cette personne est la seule personne (pour le moment) à pouvoir vous ouvrir la porte et à vous permettre de vous exprimer. Répétez ce qu’elle dit, imitez son intonation, ses expressions. Vous devez vous laisser absorber dans l’anglais comme vous vous laissez absorbé quand vous apprenez à vous servir d’un nouvel outil qui vous intéresse. Au bout d’un moment, si vous persévérez et que vous ne perdez pas patience, vous maîtriserez très bien cet outil, et vous serez libre de vous perfectionner encore et encore autant que vous le souhaitez.
Ne vous inquiétez et ne soyez pas frustré si vous ne savez pas tout. Même en français, nous ne savons pas tout. Apprendre une langue, c'est comme apprendre à s'orienter dans un nouveau quartier dans lequel vous venez d'emménager. En général, vous n’ouvrez pas Google Maps et vous ne commencez pas à mémoriser tous les noms de rues, ruelles, restaurants et cafés par coeur. Vous ouvrez Google Maps pour voir ce qu’il y a autour de chez vous, quand vous voulez trouver le chemin pour la station de métro la plus proche, la laverie ou un bon restaurant japonais. Au bout de quelques mois, vous pouvez commencer à dire que vous connaissez très bien votre nouveau quartier, vous commencez à vous sentir chez vous, même si vous ne connaissez pas tout en détail, les endroits utiles et sympas, vous les connaissez très bien ! Vous êtes chez vous. Pour l’anglais, c’est pareil, focalisez-vous sur ce que vous avez envie d’apprendre, apprenez-le bien, et graduellement, à un bon rythme, votre niveau de maîtrise s’améliorera et vous pourrez considérer que vous prononcez et maîtrisez très bien l’anglais.
Ressources pour passer à l’action
À l’aide d’un algorithm et d’un système de répétition espacée, Glossika utilise la syntaxe pour permettre l’assimilation naturelle et sans effort des structures grammaticales. Essayez Glossika gratuitement pendant 7 jours ! Vous pouvez vous inscrire ici.
Plus de ressources :
Article de Clément Hattiger
Améliorez votre anglais maintenant !
Photos on Visualhunt.com