À 30 ans, il parle 19 langues - Découvrez son secret pour apprendre n'importe quelle langue.
Beaucoup de gens désirent parvenir à apprendre une langue étrangère et rêvent peut-être même de devenir polyglotte. Les méthodes que je vais partager avec vous aujourd'hui vous aideront à vous focaliser sur vos habitudes quotidiennes. Avec l'aide de quelqu'un qui vit ce rêve, nous pouvons en faire une réalité.
Qui est Vladimir
Aujourd'hui, je vous présente Vladimir Skultety. Slovaque de naissance, et globe-trotter à 20 ans, nous nous sommes rencontrés pour la première fois en 2009 à Dànshuǐ sur la côte nord de Taïwan. Dès notre première rencontre, son énergie, son sourire et sa confiance m'ont convaincu que j'avais rencontré une personne complètement différente de toutes celles que j'avais rencontrées auparavant.
Plus je passais de temps avec lui, plus j'étais convaincu que j'avais rencontré un véritable polymathe, quelqu'un qui avait atteint un haut niveau de maîtrise dans de nombreux domaines de la vie. C'est ce que Howard Gardner appelle les intelligences multiples, en particulier les intelligences interpersonnelles, intrapersonnelles, linguistiques, kinesthésiques et musicales dans le cas de Vladimir. Il m'a contacté parce que j'étais un polyglotte actif sur YouTube, mais j'ai rapidement constaté que je désirais moi-même en apprendre plus sur lui.
La première fois que je me suis entraîné avec lui à la salle de gym, il m'a dit : "Quand tu termines une série, fais cinq répétitions en plus". Un conseil formidable.
Du premier jour où nous nous sommes rencontrés jusqu'à la veille de son départ de Taïwan, il a conservé ce que la plupart d'entre nous appelleraient un corps parfait, et malgré le mélange éclectique des plus grandes cuisines du monde à découvrir à Taïwan, Vladimir n'a jamais perdu ses abdos parfaits. Il a également concouru et s'est classé plusieurs fois en triathlon. Dans tout ce qu'il entreprend, il parvient à un niveau de réussite dont beaucoup de gens ne pourraient que rêver.
Cela est dû en grande partie à son état d'esprit et au fait qu'il sorte toujours de sa zone de confort. Je vous invite à entrer dans l'esprit d'une personne étonnante. Dans cette interview, je lui ai posé un certain nombre de questions sur le sommeil, l'alimentation, l'entraînement, la musique et le langage. Avant d'entrer dans l'aspect "polyglotte" de l'entrevue, voici une liste rapide de ses activités courantes et d'autres intérêts.
Forcez-vous à sortir de votre zone de confort
(2013宜蘭梅花湖全國運動會暨全國鐵人三項錦標賽)
- Heures de sommeil : 8
- Routine du matin : lever à 6 h, boire de l'eau, échauffement complet du corps (principalement de la gymnastique) suivi par des exercices du bas du dos et un petit-déjeuner.
- Alimentation : tendance au véganisme avec 5-6 repas par jour. Petit déjeuner comprenant avoine, baies, graines de chia, lait végétal. Suppléments réguliers de protéines de pois vegans.
- Triathlon : a participé à cinq triathlons sprint, et a maintenu le temps de sa course de 5 km en dessous de 20 minutes.
- Entraînement : séance d'entraînement quotidienne, course à pied / vélo / natation intensive pendant 10 jours consécutifs suivis d'une journée de repos.
- Langues : slovaque, hongrois, tchèque, anglais, allemand, français, italien, néerlandais, espagnol, russe, chinois mandarin, chinois classique, roumain, portugais, polonais, persan, japonais, taïwanais, serbe, cantonais.
- Musique : 8 heures de pratique jazz-fusion/flamenco à la guitare pendant des années, ses influences incluent Al Di Meola, Paco de Lucia et John McLaughlin.
- Autres intérêts : Simulateurs de vol, webdesign, a géré un business d'importation pendant qu'il vivait à Taïwan, gère le blog Forever a Student, et sa chaîne YouTube où vous pouvez regarder de nombreuses vidéos de Vladimir partageant ses conseils d'apprentissage. Une chaîne sur les caractères chinois où Vladimir vous enseigne les techniques d'acquisition des caractères chinois (et moi, Michael Campbell, je recommande fortement cette chaîne !).
Comment maintiens-tu les langues que tu parles ?
VS : Comme vous le savez, il n'y a pas beaucoup d'exposition aux langues européennes à Taïwan. J'étais abonné à des podcasts pour toutes les langues que je connaissais et elles étaient généralement mises à jour quotidiennement et je les écoutais à chaque moment que j'avais du temps libre. Si je n'avais pas assez de temps, je me concentrais sur les langues que je considérais plus importantes. Tous les deux ou trois jours, j'appelais des amis pour discuter et, à l'occasion, je lisais des livres dans d'autres langues.
***Liste des ressources en bas de page!***
Quel est l'exercice linguistique le plus important pour toi ?
VS: L'interprétation simultanée dans ma langue. Et si je peux en ajouter un de plus, alors je dirais écouter du contenu qui est un niveau au-dessus de votre zone de confort, en particulier du contenu avec une traduction disponible.
Interprétation simultanée : Dans ce cas, nous ne parlons pas de compétences professionnelles en interprétation, mais plutôt d'un exercice que vous pouvez faire vous-même. Plus précisément, traduire tout ce que vous entendez dans une langue étrangère dans votre propre langue en même temps que vous l'entendez. Par exemple, si j'entendais un Slovaque dire "Film bol úplne iný ako som očakával", j'interpréterais immédiatement dans ma tête en anglais "Le film était complètement différent de ce à quoi je m'attendais".
Passons en revue ton expérience avec chacune des langues que tu parles :
1 slovaque : Natif, acquisition naturelle
2 hongrois : Natif, acquisition naturelle depuis la maternelle. J'ai récemment commencé à faire de l'interprétation simultanée des actualités et des émissions de radio ou en lisant. (Plus d'informations sur cette technique ci-dessous)
3 tchèque : Natif, acquisition naturelle. Le tchèque est similaire au slovaque, mais j'ai appris le tchèque à travers des histoires quand j'étais enfant, et j'ai étudié à Prague de 2007 à 2009.
4 anglais : Immersion. Entre 8 et 18 ans, je passais chaque été aux Etats-Unis. Je n'ai pas eu la même expérience du lycée ou de l'université que les Américains, donc mon écriture n'est pas aussi bonne que mon expression orale, mais j'ai appris à parler aussi bien que la plupart des Américains.
5 allemand : Acquisition naturelle avec des locuteurs natifs. J'ai commencé à regarder des heures de télévision allemande vers l'âge de 9 ans et j'ai commencé à apprendre l'allemand vers l'âge de 12 ans. Nous avions des cours d'allemand à l'école, mais je suivais aussi des cours du soir avec un locuteur natif deux jours par semaine. Plus tard, j'ai aussi passé plusieurs étés en Autriche. A cet âge, les enfants apprennent très vite et un été a été suffisant pour transformer la connaissance passive de l'allemand que j'avais en langue active et me donner l'assurance de pouvoir parler la langue. Plus tard, j'écoutais les actualités en allemand, je les interprétais simultanément en slovaque et je lisais des livres en allemand.
Ressources pour l'allemand à la fin de l'article
Conseil 1
J'ai regardé des heures de télévision allemande quand j'étais enfant.
Michael ajoute : Cela ne fonctionne pas de la même façon pour les adultes. Utile de s'en rappeler quand on a des enfants.
6 Italien : Auto-apprentissage et immersion. Je suis allé en Italie dans le cadre d'un programme d'échange lorsque j'avais 22 ans. J'ai suivi un cours intensif de 10 heures avant de partir, à mon arrivée, j'ai acheté un roman en italien et j'ai commencé à le lire avec un dictionnaire en essayant de comprendre la langue par moi-même. J'ai beaucoup regardé la télé et j'ai parlé à des colocataires.
Ressources pour l'italien à la fin de l'article>
Conseil 2 :
Commencez par lire un roman.
Michael ajoute : C'est l'un de mes préférés, et je recommande de commencer par les romans que vous avez déjà lus avec beaucoup de dialogues, de sorte que vous connaissez déjà l'histoire. Si la langue est dans une autre écriture, alors vous avez besoin d'une transcription afin de lire assez vite et comprendre les schémas de phrase.
7 français : Auto-apprentissage. La sœur de ma grand-mère me parlait français quand j'étais enfant, mais après avoir appris l'italien, le français était facile à apprendre en écoutant les actualités et en lisant des livres.
Ressources pour le français à la fin de l'article
8 néerlandais : Auto-apprentissage. Sur la base de ma connaissance de l'allemand, j'ai parcouru un manuel de cours, puis j'ai lu quelques livres et écouté les actualités en néerlandais.
9 espagnol : Auto-apprentissage. Pendant un été à New York, j'ai décidé d'apprendre l'espagnol. J'ai fait beaucoup de listes de mots et je les ai comparées avec les italiens que je connaissais. J'ai pratiqué en interprétant simultanément l'espagnol que j'ai entendu en slovaque et en parlant avec des amis.
10 russe : Auto-apprentissage / immersion. Le russe est proche de mon slovaque natal, alors j'ai commencé à écouter les actualités dès le premier jour. Au début, j'ai dû interrompre l'enregistrement pour presque tous les mots, mais en révisant ma liste de mots tous les jours, je suis parvenu à comprendre 90 % en quelques semaines seulement. Puis j'ai commencé à interpréter tout ce que j'entendais. L'une des grandes découvertes que j'ai faites ici est les podcasts où une seule personne parle à la première personne, ce qui est parfait pour apprendre à s'exprimer. J'ai passé un mois à Saint-Pétersbourg et j'ai beaucoup discuté avec des amis après mon retour.
Ressources pour le russe à la fin de l'article
Conseil 3 :
J'ai regardé les actualités en mettant sur pause plusieurs fois et j'ai atteint 90% de compréhension en un mois.
Michael ajoute : Cela fonctionne pour les langues étroitement liées. Voir l'ensemble d'outils #2 ci-dessous.
11-A chinois mandarin : Auto-apprentissage / immersion. J'ai essayé beaucoup d'approches et j'ai échoué à la plupart d'entre elles. J'ai commencé avec une approche académique : prononciation, tons, particules grammaticales, et beaucoup de caractères, mais cela n'a mené nulle part. Trouver un partenaire d'échange linguistique à Prague a beaucoup aidé. J'ai essayé les podcasts de langue chinoise de niveau intermédiaire, même quand j'étais débutant, et cela a bien fonctionné, car je comprenais assez bien quand je suis arrivé à Taïwan. J'ai arrêté d'apprendre les caractères jusqu'à ce que je sache bien parler, ce qui était plus facile. Parler avec des amis jusqu'à ce que je me sente à l'aise pour interpréter des émissions de télévision ou ce que les autres disaient était beaucoup plus facile que d'essayer les actualités.
Conseil 4 :
Ne traduisez pas ce que vous voulez dire. Demandez à un locuteur natif comment il le dirait dans cette situation exacte. Apprenez comment ils le disent. Le choix des mots peut être différent, mais l'idée est la même. Cela s'applique à la plupart des langues.
11-B chinois classique : Auto-apprentissage. J'ai lu des textes et analysé la grammaire pour un cours à Prague. Plus tard, j'ai écrit un dictionnaire d'étymologie des caractères qui nécessitait la lecture de milliers de pages de chinois classique.
12 roumain : Auto-apprentissage. J'ai suivi un cours basique de Assimil et j'ai continué à écouter les actualités et à lire des livres. Le choix de la langue s'est facilement basé sur ma connaissance des autres langues romanes et des langues slaves environnantes.
14 polonais : Auto-apprentissage. J'ai utilisé la même méthode qu'avec le portugais, cette fois en acquérant la langue grâce à ma connaissance des langues slaves environnantes.
15 persan : Auto-étude. J'ai commencé à apprendre à Taïwan parce que j'avais un collègue iranien au travail. Je ne m'inquiétais pas trop de la grammaire, mais je lui ai juste demandé comment dire les choses en persan et nous avons commencé à avoir des conversations de cette façon. Plus tard, j'ai continué avec le tutorat en ligne plusieurs fois par semaine.
16 japonais : Auto-apprentissage. Pendant mon séjour à Taïwan, j'ai fait un échange linguistique avec un étudiant japonais qui voulait apprendre le chinois. A la fin de chaque session, il enregistrait pour moi ce dont nous avions discuté et j'écoutais l'enregistrement en boucle jusqu'à la session suivante.
17 taïwanais : Auto-apprentissage. Mes études n'étaient pas aussi sérieuses que les autres. J'ai utilisé une technique très similaire à celle que j'ai utilisée pour le japonais.
18 serbe : Auto-apprentissage. Après une conférence à laquelle j'ai assisté en Serbie, j'ai acheté un roman et j'ai commencé à écouter les actualités en utilisant la même technique que j'avais utilisée pour le russe, puis j'ai poursuivi en discutant avec des amis.
19 cantonais : Auto-apprentissage. J'ai combiné les approches précédentes en plus du programme d'entraînement de Glossika pour le cantonais. J'ai trouvé des programmes d'information en mandarin et en cantonais, alors j'écoutais d'abord le mandarin pour comprendre, puis je passais au cantonais, ce qui facilitait les choses.
Conseil 5 :
Du contenu compréhensible : les programmes d'information bilingue en mandarin et cantonais vous permettent d'atteindre un haut niveau de compréhension en peu de temps.
Et voici ce que vous attendiez :
La vidéo de Vladimir parlant 19 langues
Ok, je sais que beaucoup d'entre vous sont sceptiques. Mais le voici en train parler toutes ces langues ! À l'exception du hongrois, je comprends la plus grande partie de ce qu'il dit et je peux vous assurer que son accent et la fluidité avec laquelle il s'exprime sont absolument parfaits. La partie en taïwanais est particulièrement drôle et intéressante.
Deux types d'outils
Une tendance que j'ai remarquée dans toutes les descriptions de Vladimir est qu'il travaille toujours avec des supports qui sont d'un niveau supérieur au sien. Par exemple, sans connaître un mot des nouvelles langues qu'il apprend, il se lance et regarde dès le début des programmes d'actualité et lit des romans. C'est comme si les support d'apprentissage pour débutant étaient une perte de temps qui vous maintiennent à un niveau débutant. Alors que lorsqu'il se focalise sur le décryptage des langues avec un niveau plus difficile, il fait d'énormes progrès. Et nous pouvons le constater dans de nombreux domaines de sa vie et de ses réalisations.
La deuxième tendance que j'ai remarquée est qu'il apprend une langue en se basant sur sa connaissance d'une autre langue. Il a donc plusieurs langues de base pour chaque groupe linguistique : Slovaque, italien, allemand et chinois mandarin. Toutes les autres langues (à l'exception du hongrois et du persan) sont des variations basées sur ces quatre langues : Néerlandais basé sur l'allemand ; tchèque, polonais, russe, serbe tous basés sur son slovaque ; roumain, français, espagnol, portugais tous basés sur son italien ; cantonais, taïwanais et japonais (dans une moindre mesure) basés sur son mandarin.
Conclusion
Tout cela se résume à votre zone de confort : Vladimir est très bon pour déterminer ce qui se trouve à l'extérieur de sa zone de confort et comment s'ajuster à un nouveau niveau de confort. Et tandis que les autres apprenants continuent à pratiquer à l'intérieur de leur zone de confort, Vladimir est déjà à l'aise au niveau suivant, qui peut être un niveau que peu de gens atteignent, auquel cas Vladimir se pousse à nouveau hors de cette zone de confort. Ainsi, au moment où l'apprenant typique d'une langue atteind un niveau intermédiaire, Vladimir est déjà parvenu à un niveau avancé de maîtrise.
Dans notre interview, Vladimir m'a dit qu'il en avait assez appris pour l'instant. Maintenant qu'il peut communiquer avec presque tout le monde en Europe et en Asie de l'Est, je dirais qu'il mérite de faire une pause en ce qui concerne les langues. Mais nous ne pouvons que nous attendre à ce qu'il progresse et affine les langues qu'il parle déjà étant donné qu'il vit et travaille au cœur de l'Europe.
Resources
Chinois : cantonais
Chinois : mandarin
Chinois : taïwanais
Français
Allemand
Italien
Russe
Article de Michael Campbell,
traduit de l'anglais par Clément Hattiger.